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MONROSE


aussi timide que douce cet angélique visage, lequel au surplus n’avait aucun mal. « Elles savent tout ! dit-il comme anéanti. — Oui ; nous savons, chevalier, que vous punissez de prétendues offenses comme d’autres récompensent les meilleurs sentiments. »

J’abrége : qu’on suppose une naïve confession (dont au surplus la baronne aurait bien fait grâce), d’humbles excuses, des serments passionnés, d’une part ; de l’autre, quelque irrésolution, quelques scrupules faciles à combattre. Bref, toute controverse cessante, la chère baronne garda jusqu’au lendemain l’adorateur le plus incapable d’attendre qu’il y eût du moins un peu d’amour de filé, comme ç’avait d’abord été le vœu de l’héroïne.

Elle m’assura que qui n’aurait pas su ce qui s’était passé la veille, n’aurait jamais imaginé que Monrose eût fait si récemment, ailleurs, l’essai de ses amoureuses facultés.

Les vives caresses dont la baronne avait accompagné son récit, étaient encore teintes du bonheur dont elle venait d’être comblée. « C’est un dieu ! » disait-elle avec exaltation. Puis, passant aussitôt sans aucune nuance au ton dur et fronçant le sourcil : « Je chasse mademoiselle Rose aujourd’hui ! — Pourquoi ? —