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MONROSE


pris la petite sotte, qui se mettait en devoir de mesurer du tabac, comme pour faire entendre à Saint-Lubin que je ne pouvais venir chez elle qu’en qualité d’acheteur. « Pour ça ! comme on est dupe ! Monsieur était venu quelquefois céans ; je l’avais toujours pris pour un homme comme il faut ! » Outré, je ripostai : « Ajoutez comme il vous le fallait, coquine ! d’ailleurs un peu plus comme il faut, je m’en flatte, que ce petit drôle, qui vous a gratis, et le sorboniste du troisième étage, qui vous fait quelque bien ! Demandez ce que cela veut dire à votre brochant-sur-le-tout, M. Carvel ! »

« Toutes les vitres ainsi cassées, je laisse mes personnages abasourdis, pétrifiés ; je prévois bien que dès le même soir peut-être j’aurai sur les bras le bretailleur Carvel. Je rentre donc pour prendre une canne à épée comme la sienne et des pistolets. Comme je souhaitais que l’infaillible démêlé ne languît pas, je vais battre l’estrade. Le boulevard était, à cause de ses spectacles et de sa dissolution, l’ordinaire élysée de mon agréable débauché. Je m’y tiens à poste fixe. En effet, je le rencontre près du Pont-aux-Choux, quelques minutes après dix heures. « Je gage, M. Lebrun, que nous nous cherchons ? dit-il, enfonçant son chapeau. — En