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CHAPITRE XXVII

LEBRUN PREND LA PAROLE ET VA SE FAIRE CONNAÎTRE


« Vous savez, monsieur, que j’ai servi mes huit ans bien complets dans l’infanterie ? Avant d’être du détachement qui partit, il y a dix-huit mois, pour l’Amérique, j’avais connu au régiment un jeune volontaire nommé Carvel, d’honnête famille, joli cavalier, garçon d’esprit, et qui avait fait de bonnes études, mais libertin à l’excès et qui, peu de temps avant mon départ, s’était fait chasser du régiment, parce qu’il avait, avec les papas[1] de l’état-major, une conduite mi-partie de complaisance libertine et d’espionnage, contre laquelle tout le corps d’of-

  1. Dans ce régiment, selon l’usage d’alors, le lieutenant-colonel et le major étaient deux faiseurs, barbons qui n’en voulaient plus aux femmes, et qui d’ailleurs, tant pour leur satisfaction particulière que pour le bien du régiment, avaient des furets complaisants. Le colonel et le colonel en second étaient, comme de raison, deux blancs-becs de cour.