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MONROSE


de la terre, répliquai-je. — Sans doute, je suis un ennuyeux, moi : je m’en pique. L’abbé de Saint-Lubin, par exemple, voilà ce qui s’appelle un amusant ! » Je sentis, mais lui pardonnai l’épigramme. Cependant je me taisais. « Monsieur ne veut donc pas me faire la grâce de me parler ?… Eh bien ! je vais parler, moi. Sachez, monsieur (il me déshabillait)… sachez que depuis qu’il vous plaît de vivre comme un fou… — Lebrun ! — Comme un sage, si vous voulez… je ne vous ai pas un moment perdu de vue. Sachez encore que tout le temps où votre service ne m’occupe point, je suis à la piste de vos ennemis… — Mes ennemis ! — Oui, monsieur, vous en avez, et plus d’un. Pendant qu’enivré de folles jouissances, vous errez dans le monde avec sécurité, une clique infernale se conjure et n’attend que le moment de vous surprendre avec avantage pour vous écraser… »

« Je connaissais l’honnête Lebrun pour assez sujet à se monter la tête, et, en général, ce n’était pas du beau côté qu’il voyait les objets. « Trouveriez-vous bien plaisant, ajouta-t-il, de vous voir à l’improviste sur les bras un Carvel, un Béatin[1], un Saint-Lubin et sept ou huit

  1. Le lecteur se rappellera Carvel en jetant les yeux sur le