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MONROSE


« Pour une rose, tous m’avez donné de l’aconit. Vous êtes impardonnable, si bien je m’étais expliquée avant le moment fatal. C’était à vous de prévoir, au lieu d’abuser ; mon père est furieux à proportion de l’extrême confiance qu’il m’accordait ci-devant. Je ne sais à quel parti, dans sa rage, il pourra se fixer. Je tremble qu’il n’ait déjà prévenu l’avis que je vous donne. Écoutez ce qu’on vous dira de ma part : je saurai vos intentions par le retour de la même personne. Dans tous les cas, soyez prudent. Songez que c’est assez d’une victime par famille, et ménagez un vertueux citoyen dont rien n’eût jamais terni l’honorable carrière, si vous aviez été généreux. Quoi ! pas un seul individu ne fait exception, pas même vous, à la scélératesse de votre sexe ! »

« J’avais lu dans la loge même du suisse. Il me dit qu’une femme du peuple, mais ayant un extérieur décent, avait apporté cette lettre, et que le lendemain de bonne heure elle repasse-

    doué d’une prodigieuse mémoire. On doit sans doute attribuer ce précieux avantage à la même économie d’esprits vitaux qui l’avait aussi rendu, au bout de six ans, si supérieur au commun des jeunes gens, en fait de conformation et moyens de jouir.

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