Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/403

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
148
MONROSE


dont un moment de tristesse suspendait le récit, je ne sais comment va se comporter votre étrange connaissance, mais je vois d’ici la menace d’un piége : infailliblement vous étiez attrapé ! — L’imprudence, répliqua-t-il, ne conduit-elle pas toujours là ? Ce désir frénétique qui ne permet pas de réfléchir au moment où se présente une conquête nouvelle ; cette haute opinion de soi qui fait qu’on ne doute pas de la vérité d’un sentiment qui peut être feint ; l’inexpérience, qui ne comporte pas qu’on soit en garde contre la finesse des fourbes exercés ; quelques bonnes qualités elles-mêmes, comme le respect qu’on a, par devoir, pour un sexe qui sait, quand il veut, paraître si candide,… un naturel confiant, ami de l’humanité, qui nous persuade qu’à moins d’un puissant intérêt, nul humain n’attente, de gaîté de cœur, au repos de son semblable, fallait-il tant de causes pour m’égarer ! Ici cependant toutes y concouraient à la fois… Ç’avait été trois jours avant la cavalcade de Mimi que j’avais instruit Armande ; il y en avait dix-huit que j’avais rossé le perfide Saint-Lubin, quand je trouvai chez moi l’étonnant écrit que je vais vous réciter[1] :

  1. On a pu remarquer, à tous les détails dans lesquels Monrose est entré en récitant ses différentes aventures, qu’il était