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MONROSE


Hélas ! je ne puis m’en formaliser… Elle est votre ancienne conquête, et maintenant vos… soins près d’elle sont un nouveau devoir… — Est-ce à vous, cruelle femme, à me le rappeler, et n’êtes-vous pas aussi coupable que moi envers votre amie !… Sans vous… sans vous, je l’idolâtrerais encore… Ne me faites pas rougir de moi-même… J’ai sans doute des torts irréparables… — Ah ! oui ! chevalier ; car cette rare amie a pour vous un attachement… — N’analysez pas davantage la faute d’un homme qui fait profession d’avoir à la comtesse des obligations dont il est à jamais impossible de s’acquitter. Parlons de vous. — Eh bien ! supposons qu’une femme, assez faible pour vous aimer, pourrait, avec l’aide de l’amitié, n’être point jalouse d’une liaison telle que celle que je vous connais ; supposons encore que cette femme tour à tour faible et forte… Ce serait moi, comment du moins me ferais-je une raison sur… ce qu’avec ma femme de chambre… au jardin… »

Debout à ces mots, et faisant en même temps un bond en arrière, l’étourdi se frappa le front de ses mains avec une expression si vive, que la tendre Clarisse trembla qu’il ne se fût blessé… La voilà donc qui, plus morte que vive, lui saute au cou, l’accuse de folie et tâte d’une main