d’heure, je ne lui avais pas encore dit tout ce
qu’elle m’inspirait… « Oh ! doux ami ! » répété
tendrement, avait été l’unique signal de la part
qu’on avait prise à la consommation de chacun
de mes sacrifices. « Bonté de Dieu ! dit-elle enfin
avec un long soupir, comment rentrer là-dedans !
— Quelle enfance ! vous savez bien,
ma chère amie, qu’ils n’ont pas été plus sages
que nous… — Oh mais !… »
« Le comte et notre folle guettaient le moment où nous ressusciterions, pour nous faire la plaisanterie des noix confites[1]. La dessalée Mimi dit tout ce qu’il fallut pour mettre à son aise la conscience de sa timide amie ; ces dames s’embrassèrent de la meilleure amitié. « Vous êtes un charmant garçon, » me dit le comte. Il rayonnait de bonheur et me secouait la main. « Eh bien ? (Me montrant du coin de l’œil son infidèle Dodon.) — Délicieuse ! Et ?… (Je lui désignais de même ma parjure Mimi.) — Céleste ! Mais je pense, chevalier, que nous offenserions ces dames, si nous nous bornions auprès d’elles à cette passade. Elles seraient humiliées de croire que nous n’aurions eu pour elles qu’un
- ↑ En beaucoup d’endroits, et nommément dans la province de ces dames, les gens de noces apportent aux nouveaux mariés des noix confites après que le mariage est consommé.