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MONROSE


plus suivre des yeux ce qui captivait au contraire ceux de son amie, et faisait accoucher celle-ci des commentaires les plus saugrenus. Dodon voulait s’échapper, mais tout était fermé du côté de l’entrée principale ; mon bon génie chassa pour lors l’effarouchée Dodon vers le cabinet, vers ce propice cabinet où le jour des huîtres… Vous vous en souvenez, chère comtesse ? « Je m’y trouve donc enfin avec vous, lui dis-je gaiement ; m’y voici dans ce réduit enchanteur où l’on faisait, il y a deux jours, de si jolies choses à une certaine dame à qui, pour son bien, j’aurais souhaité moins de scrupule ! » Madame Des Voutes se trouble et fixe sur moi des yeux observateurs. « Ne craignez rien, charmante femme, me hâtai-je de lui dire en tombant à ses genoux. Vos tendres secrets ne sont pas moins en sûreté dans mon cœur, que je ne crois les miens dans le vôtre… Cependant (ici je commençais à gesticuler) la prudence exige que nous nous donnions des gages réciproques d’indulgence et de discrétion. » Déjà de leur côté, le comte et Mimi faisaient du vacarme ; le rideau de l’alcôve tomba d’abord avec sa tringle ; ensuite nous entendîmes un pillage bigarré de petits mots, d’éclats de rire… « Écoutez, dis-je à Dodon, comment votre amie s’exé-