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MONROSE


heure ! dit le comte ; cela va nous donner un peu de marge. Mais, écoutez, chevalier : un service en vaut un autre ; si je vous disais tout net : « Oubliez un moment que vous êtes propriétaire actuel de madame de Moisimont, et tandis que j’usurperai, ne fût-ce que pour une heure, un petit coin de son cœur, je fermerai les yeux, moi, sur la confiscation que vous pourriez faire de sa succulente amie, mon dévolu, » vous seriez peut-être homme à m’objecter que le marché ne vaudrait rien pour vous ? Croyez cependant, mon cher, que les meilleures auberges ne sont pas toujours celles dont les enseignes sont le plus dorées. Je me pique d’être connaisseur, et surtout je suis de bonne foi : croyez que je ne pense point à vous attraper en vous proposant un troc de gentilhomme, où je gagnerai beaucoup, à la vérité, parce que j’ai la tête à l’envers pour votre folle, mais où je vous donne ma parole d’honneur que vous ne perdrez pas. Tout peut se passer à petit bruit chez moi, où j’ai, dans ce moment même, l’occasion de réunir ces dames, leur ayant promis de les mettre en confidence d’une collection d’estampes que je leur ai fort vantées et qu’elles meurent d’envie de voir. Les maris sont allés, sous les auspices du d’Aspergue, admirer le cabinet d’un vieux fou