tions italiennes de Nicette : le premier des combattants
qui restait muet perdait une discrétion.
Nous ne fîmes nous qu’un seul impromptu, mais
nous y mîmes tout le feu qui manquait surtout
aux boutades guindées du petit cocu bel-esprit.
À travers notre besogne, certain regard de l’ingénieuse
Nicette nous fit soupçonner qu’elle se
doutait de nos plaisirs. Mimi lui fit du doigt un
signe badin, et tout fut dit. Ce petit incident
valut, de la part de Nicette à son interlocuteur,
un quatrain piquant dont voici le sens : « On
voit sur le front du génie un seul rayon ; mais
sur le vôtre, phénix du Parnasse, je crois en
voir deux. » À quoi le fécond adversaire, à
mille lieues du vrai sens, fit sur-le-champ cette
plate et sotte réplique :
Pourquoi non ! je ne m’en étonne.
Objet inspiré par les dieux :
Je réfléchis, lorsque ton esprit tonne,
Le double éclair que lancent tes beaux yeux.
« — Divin ! dit en applaudissant la matoise Mimi, dont l’impromptu s’achevait en même temps ; mon mouton vient de se tirer d’affaire à merveille. Mais finissez votre lutte poétique ; c’est assez pour aujourd’hui de ses deux rayons. Quelle pyramide de lumière ne deviendrait-il