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MONROSE


jolie, me retenait malgré moi près de l’aimable Mimi. Cependant, à travers ma préoccupation et mon bonheur, je sentais qu’il me manquait quelque chose. Il me semblait apercevoir dans le lointain un but de satisfaction que je ne pouvais atteindre qu’en m’éloignant bientôt de madame de Moisimont, qui s’était comme exprès placée dans le centre de l’agitation et de l’intrigue, et me paraissait femme à toujours enchérir d’extravagances. Je pensais sérieusement à tout cela quand le spectacle finit.

« L’Excellent nous fit faux bond ; n’étant point prévenu, ou peut-être boudant, il fut introuvable ; au surplus, le but de M. de Moisimont fut à peu près manqué ; ce souper d’allégresse ne fut pas fort gai. Par bonheur, la très-imprudente Mimi fit naître une de ces occasions furtives où l’adresse et l’audace ajoutent infiniment au piquant du plaisir. Elle eut l’effronterie de me favoriser dans le sens que comportait son attitude d’être pour lors appuyée sur le dos du fauteuil de son mari, tandis que le comte et madame Des Voutes regardaient par une fenêtre et que le bon Des Voutes était juge, fort recueilli, d’un combat d’esprit à coups de quatrains, dans lequel M. de Moisimont avait parié de faire tête, en français, aux improvisa-