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MONROSE


traînai si cruellement ce bélître de Rosimont, qu’afin de me procurer à la fois la jouissance d’empoisonner un traître et de sceller d’un voluptueux sacrifice le vœu mental que je te faisais de mon premier sentiment, du premier véritable essor de mon âme. Mon état cruel, la faveur où je te voyais dès le premier instant auprès de ces coquettes qui nous recevaient, ne laissaient pas de m’alarmer. Mais bientôt j’appris ton accident : j’en bénis le ciel ; je vis que ta course dans la carrière du bonheur n’allait pas être moins retardée que la mienne ; que nous allions nous traîner du même pas, et que j’arriverais au but à peu près en même temps que toi. J’aurais dressé volontiers un autel à l’empoisonneuse Flakbach, comme en maints lieux on sacrifie dévotement au mauvais principe… »