ture une conduite ridicule et cruelle ; enfin,
que j’avais peut-être moi-même autant de tort
avec Mimi qu’elle pouvait en avoir avec moi.
Cependant je quittais bien lentement ma robe
de chambre. La passionnée Mimi se hâte de
m’en délivrer ; si je la laissais faire, elle arracherait
ce qui fixe le vêtement que l’Amour déteste
le plus. Séduit enfin, réenchanté par cette
tendre impatience, je m’y conforme : derechef
me voilà dans ce lit dont la jalousie et l’humeur
m’avaient exilé. Je suis saisi, pressé, accolé,
dévoré. « Ah ! me dit-on alors à travers mille
baisers, que Mimi soit pulvérisée par la foudre,
si elle a cru un moment t’offenser ! Quelle importance
peux-tu donc attacher aux formes purement
matérielles de l’amour ? Qu’est donc
pour toi ce sentiment, ou cette fièvre, ou cette
démence ? Est-ce de l’amour à ta manière que
tu as pensé m’exprimer en me déchirant le
cœur ! » C’était trop de questions à la fois pour
que je pusse répondre : on continua.
« — Je crains, mon bon ami, de t’avoir fait trop d’honneur en supposant que je pouvais m’abandonner à toi sans nous être étudiés davantage. Mais, écoute ; connais-moi tout entière : tu sais ce que je vaux pour le plaisir ? Eh bien ! apprends que je me pique de valoir bien