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MONROSE


que je ne pouvais me dissimuler qu’elle fût publique.

« Cependant, tandis que je me désespère, ma volage amante subit avec recueillement les transports du monstre : celui-ci, tout à sa nouvelle besogne, s’embarrasse peu de mes recherches curieuses ; tous deux m’ont totalement oublié. J’ai trop d’indignation pour qu’il me soit possible de rentrer dans ce lit, théâtre du parjure et de la dépravation. Je rallume le feu ; je prends quelques vêtements et, plongé dans une bergère, je médite sur ma honte compliquée ; on me donne tout le temps d’en savourer l’amertume ; il semble qu’exprès les impudiques aient juré de ne jamais cesser… Au bout d’une demi-heure enfin, c’est Mimi qui, d’une voix faible, demande quartier. « Ôte-toi, dit-elle, je n’en puis plus ! » Presque en même temps elle m’appelle… « Chevalier !… chevalier ! » Je ne réponds point. Elle détourne le rideau, me voit. Une troisième fois et du ton de l’inquiétude : « Chevalier ! — Eh bien, madame, que me voulez-vous ? » La sécheresse de mon ton l’alarme, elle s’élance ; accourant où je suis, elle se précipite dans mes bras, qui la repoussent… « Est-ce bien le même Monrose ! dit-elle ; toi, dur et presque brutal avec ta tendre Mimi ! » Je me