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MONROSE


(Je tombai à ses genoux, tout prêt à lui dire les plus belles choses du monde.) Eh ! non, non ! se hâte-t-elle d’interrompre ; j’ai parfaitement compris que tu m’adores. Je me suis expliquée : il n’y a plus qu’à prouver. Des arrhes mutuelles vont sceller notre sincère accord : voici, fripon, le commencement des miennes ! » En même temps se collant à moi de la tête aux pieds[1], me pressant, m’embrassant, elle me fait trébucher contre une chaise placée d’avance au milieu du cabinet. « Ne bouge pas, me dit-elle, » son joli doigt sur le bout du nez et comme à un toutou qu’on dresse. Je vois alors tomber aux pieds de la nymphe deux uniques jupes de taffetas et de linon ; elle n’a plus par le bas qu’une assez courte chemise de batiste. Déjà dans notre premier embrassement le fichu s’était déplacé : deux monceaux de neige fièrement séparés soutiennent, sans aucun art, à leur centre deux boutons brunets qui donnent par leur dureté l’indice bien sûr du désir… Il est à peine concevable

  1. Les belles dames à qui l’on prêtera ce livre, jetteront feu et flamme contre l’impudence de cette femme. Vous aurez grand soin, cher lecteur, d’être de leur avis, et de dire que la seule Mimi était capable d’autant d’impudeur. Vous verrez qu’on vous saura beaucoup de gré de connaître si bien les femmes et d’avoir d’elles une opinion si juste. (Note de l’éditeur.)
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