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MONROSE


des sociétés, n’était pas homme à laisser celle-ci incomplète. « Au défaut d’une baronne, dit-il, j’ai fait recrue d’une autre. Vous verrez arriver dans un moment madame de Liesseval. » Autre ennemie, mais qui ne me faisait pas autant de peur à beaucoup près. « Nous serons enchantés de la posséder, dit le comte-clerc, l’architriclin. (Je le nommerai désormais tout uniment le comte.) Mais, ajouta-t-il, je me flatte qu’elle nous fera grâce de son scabreux gendarme ? — Elle viendra seule. » Celui qu’on souhaitait de ne point voir est un Gascon de six pieds[1], recueilli par madame de Liesseval à titre de parent, pilier d’obscures bouillottes, obombrant de sa lame la belle cousine ; toujours de là, soit pour occire un humain, soit pour triompher d’une inhumaine. — J’admire, interrompis-je en riant, comment vous vous donnez la peine de me définir cet escogriffe, que je n’ai pu manquer de voir chez mon amie et qui s’est présenté vingt fois, mais bien inutilement, à ma porte ! — C’est aussi cette troisième belle passion de la chère baronne qui m’avait fait enfin renoncer à sa désormais dangereuse société. La pauvre femme ! Comme elle fut accommodée par Adé-

  1. Le même qui, si l’on s’en souvient, avait enlevé Soligny. (Voy. Félicia, quatrième partie, ch. III, page 39.)