comme vous savez, réformé par caprice ; j’étais
l’ami, mais non plus l’enfant gâté du duo de
la chaussée d’Antin ; je ne me souciais plus de
madame de Liesseval, qui m’avait donné de
suite, sans beaucoup de mystère, trois francs
libertins pour successeurs, et prétendait malgré
cela ne pas renoncer à moi. J’étais surtout bien
loin, ma chère comtesse, d’espérer qu’il fût possible
de reprendre avec nous quelque durable
engagement. Dans cette position je songeais
sérieusement à faire une fin, c’est-à-dire à jeter
de la cendre sur mes erreurs passées et à prendre
dans le monde un aplomb décent. Par bonheur,
j’étais exempt de mauvaises notes. Sans doute
je devais ce silence de la satire au peu de goût
que j’ai pour les sociétés d’hommes, et surtout
à mon aversion pour les intrigants de tout ordre.
Sur ce pied, jamais on ne me voyait à côté de
ces roués, de ces immoraux, de ces renommistes[1]
dont fourmillent les promenades, les
maisons de jeux, les balcons et les foyers des
théâtres. C’était déjà beaucoup trop dans ce
genre que je visse l’unique Saint-Lubin ; mais
il est si subalterne ! D’ailleurs ayant bien pris
- ↑ On suppose que, par ce mot inconnu, l’auteur a voulu désigner ces gens qui veulent à toute force qu’on parle d’eux, ne fût-ce que pour en dire du mal.