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MONROSE


la dame. Elle prend à gauche hors de l’enceinte, et me mène, ventre à terre, bien loin sur la route de Neuilly. J’avais reconnu sur-le-champ cette leste écuyère pour… Mais non ; je ne dois pas encore la nommer… Il convient que je dise auparavant quelque bien d’elle, de peur que la chère comtesse ne revienne sans appel à la première idée, très-désavantageuse, qu’elle a d’avance de cette beauté.

« Quand nous sommes assez loin pour ne pouvoir être atteints de longtemps par la compagnie de l’amazone, elle modère son allure, et… « Ce n’est que moi, dit-elle. Eh bien ?… (Elle a l’air d’attendre mon jugement.) — Madame, ripostai-je avec une vivacité que m’inspirait bien naturellement la vue de mille appas, je ne pouvais être dédommagé, par une surprise plus agréable, des incertitudes et du cruel délai qu’il vous a plu de me faire subir. — Tout de bon ? » Me tendant une jolie main dont elle vient d’ôter le gant. Je porte cette main avec transport à ma bouche. Le silence et mon action m’engagent mieux que les plus beaux discours. « Je respire, dit l’écuyère, élevant au ciel un doux regard. Il est tendre, il est généreux ! Convenons vite de nos faits, poursuit-elle. J’ai feint d’être emportée par mon cheval, et je sa-