ardeur, la crainte d’être dupe de ma confiance
provinciale, tout cela me pétrifie un moment à
la place où l’on vient de m’abandonner. Mais
bientôt enhardi, je me mets à chercher à travers
la foule mon enchanteresse Colombine. Au
second tour, je la retrouve, n’intriguant plus et
se promenant enveloppée dans une pelisse. Dès
que je suis aperçu, l’ordre de sa bande est
changé. Deux hommes en font les ailes ; il est
clair qu’on ne veut point de moi. Je commence
à me repentir d’avoir été si docile ; de loin, je
me mets à la suite ; on sort. Je ne manque pas
d’être aussitôt, sous le vestibule, à portée de
voir le départ. Cependant mon inconnue dit
deux mots à l’oreille d’un domestique bourgeois ;
cet homme vient sans affectation à moi ;
j’entends : « Rentrez au bal, M, le chevalier ;
madame vous assure qu’elle tiendra sa parole. »
J’obéis. »
Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/271
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
28
MONROSE