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MONROSE


Cet obstacle irrite encore mes feux : j’emploie tour à tour et le pathétique de la prière, et l’adresse des mouvements ; j’épuise, en un mot, toutes les ressources praticables que les sens enchantés peuvent prêter à l’âme non moins vivement intéressée… « Chevalier, me dit-on alors d’un ton pour le coup raisonnable, voulez-vous absolument qu’un instant où je vous avoue que je trouve bien de la douceur, soit perdu pour vous et pour moi ?… Je cède ; nous nous isolons ; je me montre, le charme est détruit… (J’allais faire du contraire un serment terrible…) Souffrez que j’achève ; laissez-moi plutôt maîtresse de mon secret aussi longtemps que je pourrai trouver bon de le garder. Donnez-moi, dans la plus entière confiance, des preuves d’un intérêt qui me flatte… Alors vous m’aurez persuadée… et vous entendrez enfin parler de moi. — Enfin ! quel mot affreux ! — Oui, chevalier, enfin… (Quels charmants yeux je voyais alors !) Le moment de nous revoir fût-il bien proche, c’est encore enfin qu’il existera pour moi… Je suis folle… Adieu. » Déjà son bras s’étendait pour appeler trois masques venant à nous, et dont l’un est aussitôt saisi.

« Cette brusque séparation, la délicieuse énigme des dernières paroles, mon trouble, mon