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MONROSE


CHAPITRE V

AVENTURE DE BAL. MONROSE CONTINUE
DE PARLER


« On était en plein carnaval. Je ne manquais aucun bal public, et toujours j’y paraissais à visage découvert. À quoi bon me déguiser ! Mon genre n’était pas de vexer les humains ; d’ailleurs je n’avais nullement le jargon du masque, puisque pendant six ans j’avais totalement jeûné des occasions de m’y exercer. J’étais fou de ces assemblées bruyantes, et croyais ne venir jamais à bout de m’en rassasier dans notre enchanteresse capitale.

« Perdu dans la foule, heureux si je piquais la curiosité de quelques masques, je savais très-bien me débarrasser des hommes quand leurs gaîtés ne m’intéressaient point, mais je m’accrochais aux femmes, leur supposant toujours, d’après les moindres apparences, tout ce qui peut rendre piquante une intrigue de bal. Cette