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MONROSE


tiquement sur le chapitre de la riche veuve, m’expliqua comment elle (Sylvina) s’étant en quelque façon fait forte de me déterminer au mariage, je la compromettrais horriblement si je venais à refuser. Cette attaque serrée me mettait hors des gonds. Je pestais fort et jurais que ni madame Popinel, ni qui que ce fût au monde ne me ferait renoncer, si jeune, à ma chère liberté. Par accommodement enfin, et pour n’être plus obsédé de sollicitations assommantes, je voulus bien accompagner chez madame Popinel l’entremetteuse baronne, butée du moins à me faire partager la corvée de ce qu’elle nommait un retrait de parole sur une chose à peu près faite, à laquelle une femme non moins respectable que généreuse paraissait attacher tout son espoir. Nous allons : c’était un nouveau piége que venait de me tendre l’endiablée baronne.

« Nous sommes introduits chez ma prétendue, déjà prévenue par un message secret ; Sylvina presque aussitôt s’échappe, sous prétexte d’une visite d’occasion à dix portes de là, et… j’en frémis, me voilà tête-à-tête avec madame Popinel !

« Aussitôt l’ardente veuve, dont les batteries sont toutes prêtes, m’attaque sans ménagement,