tation, qui, de la manière dont il s’y prenait,
ne nous eût pas en effet bien longtemps retardés.
— Comment ! de la violence ? — C’est-à-dire…
ce qu’on peut en employer, sans être brutal,
à l’appui de certain moyen de séduire qui,
parfois, arrache aux sens un demi-consentement.
Vous conviendrez pourtant, ma bonne
amie, qu’avec une femme à qui l’on n’a jamais
dit un mot de tendresse, et qui n’est point affichée,
de pareils procédés sont le comble de l’impertinence ?
— On prend, à ce que je vois, de
fort vilaines manières en Amérique. Comment
vous êtes-vous tirée de là ? — Bien, par miracle :
vous savez que je ne me pique ni d’une
grande vigueur de corps, ni de beaucoup de rudesse
dans le caractère ? J’avais montré du courage,
en me défendant d’aussi bonne guerre
qu’on m’attaquait : j’étais donc en règle. —
Vous vous êtes rendue ? Mais, il n’y a pas de
miracle à cela ! — Vous me comprenez mal :
j’avais encore l’avantage ; mais il était au moment
de m’échapper, lorsque les talons de Rose,
accourant vers nous, ont changé subitement la
scène : la chute du rideau m’aura mise probablement
à l’abri de tout soupçon, pourvu que
mon brillant adversaire ait pu, de son côté,
sauver aussi habilement les apparences ; mais
Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/25
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
15
MONROSE