chercher sa sûreté dans un volontaire exil. Cependant,
soutenu, malgré ses déportements, par
l’abbesse, philosophiquement indulgente pour
le crime et jalouse de montrer quelque pouvoir,
M. de Belmont eut encore le bonheur d’obtenir
un emploi militaire décent et lucratif sous un
autre hémisphère. Son épouse, respirant enfin,
mais sans ressources et dédaignant de se jeter
dans les bras d’une aïeule auteur de tant de
maux, madame de Belmont, dis-je, préféra de
composer seule avec la fortune ; on lui donnait
de bons conseils, elle les suivit : des amis généreux
l’eurent bientôt indemnisée de toutes ses
pertes et consolée de ses étranges malheurs[1].
« Le destin de madame de Floricourt, beaucoup moins bigarré, n’avait pas été plus doux. Élevée au sein des beaux-arts, elle avait fait, à quinze ans, la passion d’un magot fou de peinture et de jolies femmes ; qui n’avait d’ailleurs aucune espèce de mérite, mais, en revanche, plus de travers encore que de difformités. Ce vilain homme n’ayant pu supporter décemment le premier grade de cocu que sa femme s’était avisée de lui conférer, il y eut entre eux une rupture d’éclat ; l’objet de la fortune fut ainsi
- ↑ Cette étonnante histoire, à quelques circonstances près, est celle d’une personne qui vit encore à Paris.