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MONROSE

« Cette grande victoire était à peine remportée, que Vanidor, enfin pleinement éclairé sur son état propre, et en même temps averti par Saint-Far (l’un de ses camarades demeuré en arrière) que la belle écolière venait de se marier, pour tâcher de guérir d’une maladie ordinaire aux jouvencelles trop austères dans le célibat ; Vanidor, dis-je, ne pouvant donner dans le sens littéral de cet avis, sut à l’instant de quelle nature était l’indisposition de sa fringante écolière ; il lui écrivit une lettre que ce Saint-Far devait remettre en mains propres… — Nous sommes au fait de cette circonstance, interrompit madame de Floricourt ; nous savons que, par un mouvement de hauteur assez ridicule, la Moisimont brûla, sans le lire, un écrit qui pouvait la sauver ; allez. — M. de Moisimont, continua d’Aspergue, avait beau travailler de tout son pouvoir à déraciner certaines fleurs dépravées, le jardin de sa chère Mimi s’obstinait, comme de raison, à n’en pas produire de plus bénignes : bien loin de là. Mais, par bonheur pour une épouse trop près d’être reconnue bien coupable, M. de Moisimont, en dépit de sa belle passion, avait eu lui-même un instant de succès auprès de certaine directrice qui s’était donné de grands mouvements pour avoir des

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