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CHAPITRE XXXIII

COMMENT, EN PROVINCE, ON RÉUSSIT À
SINGER PARIS


Je réclame votre indulgence, ami lecteur, pour ma manière de conter, dont j’avoue la bizarrerie, mais qui est d’habitude, et qu’il n’est pas en mon pouvoir de réformer. Je sens ce que vous devez avoir de peine à suivre des yeux, dans l’air, une balle que plusieurs joueurs lancent et se renvoyent tour à tour. C’est tantôt moi, tantôt Monrose qui parle ; un moment après quelque personnage épisodique s’empare du récit. Tous ces bonds doivent fatiguer votre attention et votre complaisance à me suivre ; mais souffrez une petite comparaison. Autrefois, un roman, de même qu’une histoire qu’il représente, était un jardin régulier, un parc, où se faisait remarquer une symétrique ordonnance : le goût a changé. Maintenant on se plaît dans de petits dédales tortueux, et l’on y fait grâce au désordre du tout, pourvu que chaque partie présente quelque chose d’agréable. Imaginez-vous, cher lec-