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MONROSE


ceur de s’élever jusqu’à ceux de mes amantes.

« Eh bien ! eh bien ! s’écrie la tendre Belmont. — Est-il devenu fou ? » repart avec agitation la vive Floricourt. On s’incline, on me relève ; mes pleurs commencent à bouillonner, mon cœur se comprime, je suis près de me trouver mal. Mon trouble a bientôt causé celui des plus aimantes créatures. Dès le premier moment, elles m’ont entraîné dans un cabinet de bains ; j’y suis un peu grondé de n’avoir pas fait attention à une espiègle soubrette devant qui mon extravagant début peut m’avoir compromis… Il est temps enfin de dévoiler mon fatal secret… Je parle net, et sans chercher à fléchir mes juges quand je suis moi-même pénétré du sentiment de ma turpitude ; je raconte tout ce qui m’est arrivé.

« Si ma confession laisse Belmont consternée, elle met Floricourt en fureur. Celle-ci s’élance… « Où cours-tu ? » lui dit avec émotion sa moins pétulante amie, la retenant par son peignoir. « Écrire à cette Flakbach : je veux la voir à cheval au bois de Boulogne avant la nuit, et, mettant une balle dans la tête de l’exécrable Messaline, je prétends délivrer toi, Monrose, moi, l’univers entier d’un monstre qui pourrait se faire un jeu de multiplier ainsi ses assassinats