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MONROSE


fait mystère de cette importante conquête. Bref, on venait me présenter M. le comte de ***.

Liesseval était in fiocchi ; le barbon, en grande tenue, sa perruque imitant la coiffure de nos plus jeunes habitués de l’œil-de-bœuf[1], l’habit à proportion. La chaussure seule nuisait à l’illusion : des pieds goutteux et peu traitables n’avaient permis que d’amples souliers, décorés au surplus de boucles du plus frais modèle. Une perfide canne encore, auxiliaire indispensable, démentait, en dépit du costume, l’air de jeunesse auquel prétendait visiblement le sexagénaire Adonis. Ce témoin imprévu fut cause, à mon grand regret, qu’il ne pût y avoir, entre

  1. Dans le cas où Félicia (restée) traînerait à sa suite cette continuation, il sera bon que des notes, jetées par-ci, par-là, rendent intelligibles certains mots qui pourront, comme l’œil-de-bœuf, n’avoir plus de sens pour la génération suivante, si bien les enragés de celle-ci s’efforcent d’extirper jusqu’aux moindres racines de ce qui concerne la cour. L’œil-de-bœuf était, à Versailles, la pièce où s’assemblaient, soit les courtisans qui n’avaient pas le droit d’entrer chez le roi, soit ceux qui devaient attendre le moment d’être introduits… Aux différentes résidences, on nommait aussi l’œil-de-bœuf la pièce qui remplissait le même objet, quoique celle de Versailles fût seule dans le cas d’être ainsi désignée, à cause de la lucarne en œil de bœuf qui lui fournit de la lumière, vu l’insuffisance de l’unique croisée, désavantageusement placée, qui regarde sur la cour. (Note de l’éditeur.)