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MONROSE


à plus d’une contrée de l’Europe[1], et de laquelle certains politiques jugent que nous aurions mieux fait de ne point nous mêler.

Quoi qu’il en soit, comme une discussion de ce genre est absolument étrangère à mon sujet, il me suffit de dire qu’utile ou préjudiciable à l’État, cette émigration militaire fournit à Monrose l’occasion d’une heureuse caravane. Il partit comme volontaire[2], déterminé par des convenances avantageuses et assuré de l’intérêt particulier que prendrait à lui certain officier général.

Il servit là-bas comme il se pique de tout faire, c’est-à-dire à merveille. Trop de zèle pourtant lui fit outrepasser parfois les bornes du devoir ; un coup de bayonnette et une forte contusion dont on l’apostropha justement à deux échauffourées auxquelles il n’était nullement

  1. Alors à la Hollande, au Brabant, au pays de Liège : le tour de la France n’était point encore venu. (Note de l’éditeur.)
  2. Milord Sidney, excellent citoyen, et milady, mère de Monrose, virent avec un extrême déplaisir notre héros aller prêter main forte aux insurgents ; mais si milord était Anglais, Monrose était Français. Sidney sentit donc que le jeune homme agissait selon le même principe de patriotisme qui lui faisait souhaiter qu’il n’agit point. Le beau-père eût donc été aussi blâmable de gêner Monrose, que celui-ci de résister, par déférence, à sa vertueuse inspiration.