quelque exemplaire de Mes Fredaines[1], que
ce fut moi qui lançai dans le monde le charmant
Monrose, et qui lui donnai les premières leçons
du bonheur ; qu’on lui fit faire ensuite un voyage
en Angleterre ; qu’il en revint à l’occasion du
débrouillement de nos intérêts de famille ; qu’alors
il fut inscrit dans la compagnie des mousquetaires
noirs, et qu’à leur suppression[2],
Monrose, à peine âgé de seize ans, mais grand
et assez formé pour qu’on pût supposer qu’il en
avait deux de plus, fut pourvu d’une réforme
de cavalerie.
Les êtres bien nés, bien inspirés, se livrent volontiers avec enthousiasme à la profession qu’ils ont embrassée. Monrose, militaire, crut devoir épier les moindres occasions d’apprendre son métier, et chercher par toute la terre à s’y rendre recommandable. Il prit donc, de lui-même, le parti d’aller servir en Amérique, où la France prodiguait son or et ses soldats pour le soutien de cette insurrection, prétendue philosophique, dont l’exemple est devenu funeste