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MONROSE


sionnés lui coupent la parole ; quand mes téméraires mains et le reste ont mis le feu partout… Nos aimants se joignent, s’attirent, s’unifient… l’univers est oublié !

« Lorsque enfin nous redescendons ici-bas ; lorsque nos yeux à l’unisson se rouvrent à la vulgaire lumière, quel est le premier objet dont ils sont frappés ? C’est de la chère Belmont qui, radieuse de beauté, la paupière battante et demi-close encore, nous presse de ses bras d’albâtre et nous partage les plus indulgents baisers. Ah ! dans notre ivresse ceux que nous lui rendons peuvent-ils être moins brûlants !

« Floricourt se déplace ; elle n’occupe plus qu’un de mes genoux ; l’autre invite Belmont qui s’y poste. Toutes deux tombent dans mes bras et m’enlacent des leurs ; nos yeux, nos bouches, nos cœurs s’entr’électrisent encore ; nous nous jurons, à travers mille baisers, l’éternité de notre transfusion magique. Bientôt, avec moins d’exaltation, bravant la sueur glorieuse dont le cheval de bataille écume encore après son double exploit, chacune des aimables folles daigne étendre sur lui des doigts caressants, lui jurant foi constante et fervent hommage. Une situation telle que la mienne fut sans doute souvent esquissée par le caprice, mais je gage-