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MONROSE


Félicia ! Ne m’accablez point par de trop justes reproches. (Il me serrait les mains ; il mettait en jeu tous les ressorts de la contrition ou du moins de l’hypocrisie.) Soyez certaine, continua-t-il, que ce qui vient de m’arriver à cette maudite sortie, serait à jamais la plus frappante leçon pour moi, si son effet n’était encore surpassé par celui de ma honte, quand vous-même avez été le témoin d’une disgrâce trop méritée. C’est cette circonstance aggravante, ineffaçable dans mon souvenir, qui va, je vous le jure, me corriger pour jamais de ma méprisable banalité ! — Que de soins, que d’or, peut-être, en dépit de vos agréments, n’a pas dû vous coûter cette clique de sangsues non moins avides des dépouilles de leurs favoris qu’insatiables des voluptés qu’ils procurent ! — Oh ! pour le coup, vous outrepassez le vrai ; jamais… — Écoutez-moi : je veux bien supposer, — et si c’était autrement, je vous mépriserais comme un modèle de sottise, — je suppose, dis-je, que jamais vous n’avez tiré de votre bourse le vil salaire des faveurs de quelqu’une de ces prostituées ; mais avouez que des parties de plaisir, des commissions pour mille coûteuses fantaisies, des bagatelles, des chiffons désirés en votre présence, en un mot, tout ce menu détail d’impôts que les plus désin-