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MONROSE


me commande encore. Je ne veux pas me conduire en novice ; j’obéis à madame de Floricourt, les yeux fixés sur les siens, qui continuent de m’inviter au pillage. Je fonds sur son amie. Presque à la première atteinte, celle-ci perd connaissance ; sa tête se renverse, avec toute l’expression du parfait bonheur, sur l’épaule de cette rivale qui lève nos scrupules avec tant de générosité. C’est Floricourt elle-même qui s’empresse d’écarter le monceau de gaze sous lequel bondit le sein de mon expirante victime… Maie mes bras étreignent à la fois ces deux femmes non moins extraordinaires par leurs sentiments que par leurs attraits ; si le sort veut que la céleste Belmont reçoive la première mon âme par la voie brûlante des suprêmes voluptés, du moins sais-je retenir une partie de cette âme éperdue, pour la souffler dans un magnétique et fixe baiser jusqu’au cœur d’une amie dont je ne suis pas moins épris. C’est ainsi que dès le premier instant, le seul critique sans doute, je suis assez heureux pour ne pas trahir mon serment. »

Ce n’est plus Monrose qui te parle, cher lecteur ; c’est Félicia qui t’adresse un mot à son tour.

J’avoue que quoiqu’un peu prévenue contre