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MONROSE


(elle avait fixé sur mes yeux les siens humides de larmes)… que pas même lui ne puisse nous désunir ! »

« Le bonheur m’accablait ; j’étais hors de moi ; soudain l’amour m’inspire et me jette aux pieds des déesses. « Non, non ! m’écrié-je avec le plus sincère comme le plus impétueux transport, que plutôt je sois à jamais privé de la moindre de vos bontés, amies non moins généreuses que ravissantes, s’il faut acheter l’une de vous au prix d’un outrage menteur que je ferais à l’autre. Toutes deux célestes, toutes deux si différemment belles qu’on ne peut vous comparer, je veux vous idolâtrer indistinctement, vous consacrer ma vie et… Mais tant de bizarrerie peut-elle être mise au jour sans blesser votre délicatesse ! Je voudrais partager entre vous deux, avec une si parfaite égalité, mes adorations et mes transports… — N’achève pas, interrompt madame de Floricourt, me jetant les bras et me donnant un baiser de flamme ; je vois, chevalier, que la nature a tout fait pour toi !… » Pardon, ma chère Félicia, si je manque ici de modestie ; mais je cite, — Allez votre chemin.

« Déjà madame de Belmont a doublé le baiser de son amie… « Voilà, continua celle-ci, le premier homme chez qui j’aie trouvé le courage