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MONROSE

« Ce malentendu de chevaux n’aurait pourtant point eu lieu, si le suisse (qui ne m’avait pas vu rentrer, parce que j’avais passé par derrière avec ma clef) s’était du moins souvenu de remettre à Lebrun[1] un billet apporté pour moi vers le soir. C’était de madame de Folaise, qui très-galamment me priait « d’agréer des chevaux que je lui ferais plaisir de ruiner bien vite à venir, plutôt deux fois par jour qu’une, lui prouver mon attachement et recevoir les tendres protestations du sien ». Une bague de cheveux blonds en jarretière parfaitement tissue, liserée de cheveux noirs (que je ne pouvais méconnaître pour être du cru d’Adélaïde), était aussi, mais sans aucun avis, dans on coin du papier. Je ne pus m’empêcher de rire de l’idée que cette bague, nécessairement préparée d’avance, était peut-être la décoration d’une espèce d’ordre dont l’usage de ces dames serait d’honorer leurs communs chevaliers. Une carte à part m’invitait cérémoniellement à venir passer la soirée du surlendemain, du jour précisément où j’avais promis à Saint-Lubin de le joindre à la Comédie-Italienne.

« Comment faire ? à qui donner la préférence ?

  1. Valet de chambre de Monrose.