Page:Nerciat - Les Aphrodites, 1864.djvu/705

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
155
ON JOUE DE SON RESTE.


gens : “ Je n’ai pas voulu me donner la peine d’en faire plus. „

Un étrange et risible événement avait fait demeurer en arrière un sixième couple, qu’on s’étonna d’abord de ne point revoir. Deux désignés qui s’étaient accrochés avec la plus vive ardeur venaient d’amasser quatre couronnes. Ils n’avaient pas encore l’avantage de se connaître. S’étant, par malheur, interrogés pendant un entr’acte, il se découvre que l’un est le neveu, l’autre la veuve d’un opulent avare mort en lui laissant un testament équivoque qui met les gens dont nous parlons dans le cas de soutenir un procès très-animé pour la succession. Soudain la haine glace chez eux le désir et les rallume de fureur. Ils se séparent après une longue kyrielle de reproches, d’injures et de menaces. Cette rixe ayant causé quelque embarras, madame Durut, de peur que les projets pour ce jour de plaisir n’en souffrissent, avait pris sur elle de renvoyer de l’hospice les scandaleux plaideurs ; ils dérogeaient aux qualités requises : le parfait désintéressement et l’union des cœurs jurée, dès qu’on avait