Page:Nerciat - Les Aphrodites, 1864.djvu/693

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
143
ON JOUE DE SON RESTE.


à travers, comme au Louvre, ce qu’il a d’esprit, au hasard de beaucoup ennuyer une multitude bigarrée de jaloux, de froids ou de légers auditeurs.

Monsieur de Saint-Longin, orateur perpétuel, ouvre la séance par différentes annonces. Il apprend à l’assemblée :

1o La mort glorieuse de madame de Conbanal (doyenne des vieilles), expirée dans les bras d’un huitième carme, essayé ce jour fatal sur un certain lit électrique[1] dont elle jouissait depuis quelques mois. C’était pour se faire servir sur ce bizarre, mais dangereux autel du plaisir, qu’elle venait de rassembler à sa terre vingt-quatre des plus renforcés ex-moines qu’on avait pu recruter pour elle sur le pavé de Paris, et de la part desquels, grâce à la vivifiante machine, elle avait lieu d’espérer une bien riche récolte de jouissances. Elle venait au contraire d’y trouver la mort ; mais tel est l’esprit de l’ordre que, loin d’accorder un triste regret à ce trépas, à peu près violent,

  1. Imitation en petit du fameux lit du docteur Graham dont parle, presque dès le début, certaine édition de la Chronique scandaleuse. Que n’est-elle toute composée d’articles aussi intéressants !