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C’EST DE BONNE HEURE.


de vrais chevaliers. Bientôt, nombre d’ambitieux, d’aventuriers, d’étourdis et de gens dont les périls de l’intérieur éprouvaient trop le courage équivoque, vinrent se joindre à ces fidèles serviteurs ; mais l’asile des Condés n’a pas cessé d’être ce qu’il fut dès les premiers jours, c’est-à-dire la source des bienfaits et de cette affabilité noble qui leur donne encore plus de prix.

Zaïre. — Mon père servit autrefois les Condés ; j’aime à t’entendre faire leur éloge.

Le Commandeur. — Dès que, non loin de là, certain météore s’éleva promptement au-dessus de l’horizon, les gobe-mouches ne manquèrent pas de le prendre pour un nouveau soleil. Alors, on vit s’ébranler et défiler à petit bruit tous les valets de la faveur. Aussitôt, l’intrigue dressa ses tréteaux alentour du nouveau phénomène. Ce fut à qui aurait l’honneur de le voir de plus près ; bientôt, à qui se fixerait au centre des prétendus honneurs, grandeurs et richesses. Tel fut, de bonne heure, étouffé dans la cohue et foulé aux pieds ; tel autre, en attendant les grandes faveurs de l’idole, eut la douceur de fouiller dans ses poches. Le