Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
120
LES APHRODITES
de manière qu’il ne tient qu’à eux de procéder
sans interruption à une nouvelle
jouissance). — L’heureuse reconnaissance,
mon cher Francheville ! Qui nous aurait
dit, il y a huit ans, que la morveuse avec
qui tu jouais comme avec une poupée dans
son couvent te devrait aujourd’hui ce délicieux
quart d’heure ?
Le Commandeur[1]. — Tu veux dire : qui aurait pu deviner que ce petit ange, si contrarié, serait la bienfaitrice à qui je dois
- ↑ Le commandeur de Lardemotte, de Malte, ci-devant
chevalier de Francheville, l’un des personnages principaux
de ce Noviciat (*) qu’on vient de citer. Le commandeur
atteint à peine sa vingt-septième année ; il est
parfaitement beau, bien fait, libertin, à proportion de la
vogue que doit avoir dans le monde un aussi surprenant
mérite. Il a pourtant le malheur d’avoir l’un des plus
effrayants boute-joie de l’ordre ; n’importe ! ce défaut ne
l’empêche pas de s’accrocher à des novices à peine
formées, qui, par bonheur, ont, du temps qui court, une
intrépidité dont ne se piquaient pas autrefois les plus
aguerries professes. Ce sont peut-être les anciens succès
de Francheville avec Lolotte qui l’ont rendu sans pitié
pour la fragilité d’organes des précoces Laïs, telles
que celle dont il a dans le moment la joie d’être possesseur.
(*) En voyant reparaître dans ce livre des personnages du Noviciat et du Diable au corps, on ne peut s’empêcher de remarquer que le grand Balzac aussi s’est plu à faire circuler les mêmes héros dans les diverses parties de la Comédie humaine.
(Note de l’Éditeur.)