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LES APHRODITES


dame Hanneton[1] goûta d’autant mieux cette idée poétique, qu’elle-même avait eu le projet de chanter cette catastrophe dans un petit poëme, ou tout au moins dans une héroïde.

Comme en fait d’art,


...........Alterius sic
Altera poscit opem res, et conjurat amice[2],


le feu d’une imagination embrasant nécessairement l’imagination voisine, madame Hanneton ne douta plus que du concours de sa propre inspiration et de celle de sa fille il ne résultât deux chefs-d’œuvre. D’ailleurs, la muse s’était soudain frappée d’une double convenance où l’art et la décence trouvaient leurs avantages à la fois. Il était tout simple qu’elle servît de modèle comme Vénus, et l’ami Limefort comme le héros de la déplorable aventure. Il allait être charmant de pouvoir, à l’insu

  1. La mère : son époux, originaire d’Irlande, se nommait ainsi.
  2. “ Un talent appelle le secours de l’autre, et plaide
    à son tour amicalement. „ (Version littérale de ce passage
    de l’Art poétique d’Horace.)
    (Note de l’Éditeur.)