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LES APHRODITES


lieu, à la vérité, d’en être fort satisfaite, car (ce que je vais te dire n’est point un vain compliment, Célestine) ce début de bonheur avec toi me désenchante absolument sur le compte de l’orageuse duchesse. Tu vaux infiniment mieux, et je songe très-sérieusement à donner beaucoup de suite à cette passade.

Célestine (gaiement). — Quant à moi, sans plus y songer que tout à l’heure, je me sens fort capable de tolérer dans l’occasion tes chères impertinences. (Elle s’aperçoit à certaine restitution, que le comte a fait de grands frais dans leur impromptu.) Comme tu m’en as donné ! c’est un déluge ! Si je pouvais être jalouse de ta superbe amie, j’aurais du plaisir à penser que tu n’as pas réservé grand’chose pour elle. (En disant cela elle est appuyée d’une main contre le dossier d’un fauteuil, et de l’autre s’essuie provisoirement ce qu’on sait, le corps un peu penché.)

Le Comte. — Ah ! c’est m’insulter. Voyez d’abord ! (Il se fait voir en effet encore sous les armes, et gardant très-ferme contenance.) Maintenant je vais vous répéter plus victorieusement encore…