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À BON CHAT BON RAT.

Le Comte (avec un mouvement modeste). — Ah ! ce joli compliment met le comble à vos attentions, (Il la débarrasse du plateau.) Si vous vouliez, charmante Célestine, que ce déjeuner devînt délicieux pour moi, vous mouilleriez ce verre de vos lèvres de rose, et, buvant après vous, je croirais recevoir un baiser.

Célestine. — Voilà qui est d’une galanterie bien quintessenciée ! Pourquoi demander de ma part un baiser par ricochet quand je puis vous en donner plutôt deux qu’un directement ?…

Le Comte (les prenant avec transport). — Est-on aimable ! En vérité, Célestine, vous surpassez tout ce qui vient ici…

Célestine (interrompant gaiement). — Chut ! chut ! songez que nous avons quelque part certaine duchesse, et…

Le Comte. — Bon ! elle est au bain, si loin, si loin de nous !…

Célestine (avec finesse). — Mais si près, si près de votre cœur ! (Il ne laisse pas d’entraîner Célestine jusque vers un fauteuil, où il se jette la tenant entre ses jambes.) Allons, monsieur le comte, de la bonne foi