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LES APHRODITES


tien il y ait une lacune[1] ? J’oublie tout cela quand je suis avec l’un, avec l’autre, également étreint dans un élastique anneau, également appuyé sur deux magnétiques hémisphères, d’un satin un peu plus un peu moins blanc, mais qui procurent à la vue des sensations également voluptueuses. Tous deux vous m’offrez plaisir et sûreté. Je n’ai pas, hors de l’acte même, un scrupule de motif qui puisse faire pencher ma balance, soit du côté de Belamour, soit de celui de Célestine.

Célestine (à Belamour). — Eh bien ! petit, voilà tes doutes réfutés.

Belamour. — Je vois bien que je n’étais qu’une bête, mais à mon âge on est fait pour cela.

Le Vicomte (l’embrassant). — On n’est pas bête longtemps (si toutefois tu l’étais) quand on a le bon sens de s’apercevoir de quelque degré de sottise. Revenons à notre sujet. Ce que je disais, ma chère Célestine,

  1. On observe que ces jeudis sont à nous ce que sont les Indiens aux Européens : ceux-ci font le diable noir parce qu’ils sont blancs, ceux-là le font blanc parce qu’ils sont noirs. C’est ainsi que l’apostat vicomte appelle revers ce qui est pour nous, l’endroit, et réciproquement.