en prière devant le modeste canapé d’une
niche décorée d’un tableau dont voici le
sujet. Une jeune et jolie brunette quitte sa
chemise par le bas ; elle n’y a plus qu’une
jambe, l’autre est élevée et ployée dans le
mouvement qui vient de la dégager ; le reste
du corps est absolument nu ; elle montre en
plein ce petit orifice rosé que sa décoration
fait, nommer quelquefois, par de mauvais
plaisants, l’as de pique. La jeune vierge paraît
fort troublée de l’entrée pétulante que
fait par la fenêtre un jeune homme d’une
beauté céleste, et qui porte perché au bout
de… ce qui plaît tant aux dames un pigeon
blanc ; la lumière est sur la table, mais placée
de façon que le pigeon en éclipse le lumignon,
d’où résulte l’effet que l’oiseau
paraît entouré de toutes parts d’une sphère
de rayons. Au bas de la peinture on lit : Je
vous salue, Marie. C’est ce qui a fait que
l’innocente camillonne a pris cette image
pour une Annonciation. Il ne faut pas demander
si Culigny et Célestine rient comme
des fous d’une dévotion si candide. Il n’y a
pas jusqu’au demi-dessalé Belamour qui
n’y entende aussi malice.
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PASSE POUR CEUX-CI !