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LES APHRODITES

La Durut. — C’est pis que jamais. On la crut un moment convertie, certaine marquise, son amie[1], redevenue honnête femme tout de bon, la contenait un peu ; mais la comtesse reprit un beau jour le mors aux dents : elle est depuis lors quatre fois plus libertine. Qu’en est-il arrivé ? que la sage est morte ; on la croyait cependant constituée de manière à faire l’épitaphe du genre humain. Tandis que la petite dissolue, âgée de trente-six ans, ribaudant depuis vingt, crève de santé, et fait dans le monde autant de dégâts que le pourrait une épidémie secondée de quatre médecins. La petite sorcière, malgré cela, conserve une mine d’enfant qui lui ôte les deux tiers de ses années : c’est la Guimard du bordel !

Madame de Montchaud. — Cette comtesse va nous tuer le Trottignac !

La Durut. — Elle ne l’aura plus. Demain lundi…

Madame de Montchaud (s’écriant). — Quoi ! c’est aujourd’hui dimanche, et me voici… (Elle regarde à la pendule.) Onze heures ! Ne voilà-t-il pas que je perds la

  1. Autre héroïne du Diable au corps.