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EST-IL POSSIBLE ? POURQUOI NON ?

Madame de Valcreux. — Et sans doute tu ne te repens pas d’avoir suivi mon conseil ?

Madame de Montchaud. — Grâce à ton amitié, grâce à l’activité de cette excellente Durut, je suis parfaitement contente de mon voyage. J’ai enfin composé avec Satan, et j’ose même dire que maintenant je triomphe de lui, puisque, sans en être bien vivement tourmentée, je puis impunément ne me permettre plus que dix ou, tout au plus, douze soulagements par jour. C’est un degré de réforme dont je suis moi-même étonnée et dont je ne me serais jamais crue capable.

Madame de Valcreux. — Tout admirable que peut être cette réforme, la société n’aurait pourtant pas à se louer de voir se multiplier des femmes auxquelles il en faudrait autant par jour. Je ne sais comment font les autres pour pousser à certain point leurs excès. Je sais bien que s’il me fallait faire cette tant douce chose plus de six ou sept fois en vingt-quatre heures, je finirais par n’y plus trouver de plaisir.

Madame de Montchaud. — Et moi, bor-