mêlent de décorer ces sortes d’ouvrages ne
devraient-ils pas avoir autant d’esprit et
d’usage que les auteurs eux-mêmes,… je
veux dire que ceux qui en ont comme
celui-ci, qui paraît terriblement bien connaître
nos goûts et nos caprices ? Voyez,
Durut. (Elle lui montre la planche d’une
duchesse sollicitant à genoux les complaisances
du héros.) Ici, par exemple, on a
voulu représenter une de nous ; ce n’est
pas la posture ni l’intention que je blâme,
nous sommes bien capables de tout cela ;
mais comme ce bélître de dessinateur a
pensé le grand habit ! Cette femme n’a-t-elle
pas plutôt l’air d’une reine de Saba
que d’une dame du palais ?… C’est à faire
pitié ! (Elle jette le livre au loin avec
mépris. — En même temps le chevalier
vient montrer sa jolie mine à travers la
porte, qu’il entr’ouvre avec une feinte timidité.)
Le Chevalier (à madame Durut). — On dit, ma tante, que vous me demandez ?
La Duchesse (avec étonnement). — Quoi ! c’est là votre neveu ?
Madame Durut. — Lui-même. (Souriant.) Peut-il entrer ?