Page:Nerciat - Les Aphrodites, 1864.djvu/342

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
160
LES APHRODITES

La Baronne (ayant réfléchi). — Un an, je veux bien[1].

Le Prince. — Vous permettrez que dans un an, pas plus tôt, le comte revienne tomber à vos pieds, et s’il pense toujours de même, s’il a religieusement gardé sa parole de ne vous donner aucune inquiétude, il aura sans doute quelque droit à vos bons sentiments ?

Le Comte (tombant aux genoux de la baronne). — Prononcez, Eulalie !

La Baronne (hésitant). — Eh bien !… je ne dédirai point le prince. Un an, soit… Mais à condition que monsieur retournera sur-le-champ à Paris, et qu’il en sera parti dans les vingt-quatre heures.

Le Comte. — L’ordre est despotique, mais encore vaut-il mieux obéir que de mourir. Oui, prince, j’allais également me retirer, mais c’était pour me brûler la cervelle !

La Baronne (avec un sourire de dédain). — Vous y songez un peu tard. Mais gar-

  1. Son idée est que, gagnant ainsi du temps, elle saura bien, au bout de l’année, trouver quelque nouveau moyen d’éviter un homme qui lui est froidement odieux.