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LES APHRODITES


de Confriand[1], le marquis de Foutencour[2] ; cinquième couple, rose : la vicomtesse de Pillengins[3], le baron de Mâle-

    lignes. Quelques dames Aphrodites ont eu la cruauté de lui reprocher que son beau nom n’est pas dignement soutenu, mais dans un monde ordinaire cette idée n’est venue à l’esprit de personne.

  1. La duchesse de Confriand, dix-neuf ans, jolie poupée blonde, mais ayant tout l’aimant, toute la vivacité d’une brune. Le duc son époux (qui sur ses vieux jours avait pris par air un s entre les deux syllabes de son nom) avait épousé cette enfant de la robe par une passion folle. Elle n’a duré que six mois, attendu qu’il en est mort. La prévoyante duchesse avait, même du vivant du cher duc, essayé de plusieurs de nos aimables, espérant d’en trouver enfin un qui fût digne de succéder au moribond ; mais rien n’ayant pu la fixer, elle a pris le parti d’épouser l’ordre des Aphrodites, et, telle qu’Alexandre, elle y fait voir que dans un petit corps la nature s’amuse parfois à renfermer un grand courage.
  2. Le marquis de Foutencour, trente ans. Né pour être aimable, le vent de la cour véreuse l’a gâté. C’est maintenant un comte de Tufière, aussi vain, aussi mal partagé du côté de la fortune. On ne sait ce que peut devenir un homme aussi démonté, par les orages du temps qui court ; il lui reste de l’impudence, une belle figure, et neuf pouces deux lignes !
  3. La vicomtesse de Pillengins, vingt-sept ans, brune, aussi grande qu’il est possible de l’être sans ridicule ; marche et maintien d’un cavalier doué de grâces, goût, (rare chez les femmes) pour les plus violents exercices du corps. Il faut la voir de bien près pour reconnaître qu’elle a mille beautés féminines qui n’empêchent cependant pas nombre d’amateurs de se méprendre avec elle, tant elle flaire le beau garçon. La vicomtesse traite la douce affaire comme la chasse et l’équitation : elle y est